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Les soldes résistent à l'informel

par A. Mallem

L'opération soldes d'hiver qui a débuté le 25 janvier dernier, n'a pas connu le même engouement que celles des années précédentes, comme nous l'ont avoué quelques commerçants de la rue Didouche Mourad habitués à participer à l'opération. Ces derniers, invoquant tout à la fois la conjoncture et l'envahissement du marché informel qui leur a causé beaucoup de soucis, estiment que les soldes d'hiver ont été éclipsées par l'ouverture anarchique du marché à tout venant. «La grande majorité sont des commerçants venus de nulle part, surtout pas de Constantine, et effectuent leurs premiers pas dans la vente à la criée», nous a confié un autre gérant de magasin situé dans la même rue, en ajoutant que toutes les règles et les données du commerce ont été faussées par ces «envahisseurs d'un autre genre».

 N'empêche que depuis le lancement de l'opération, il y a eu une ruée de la part de la gent féminine qui n'attendait que cette occasion pour s'habiller et habiller les enfants à moindre coût. «C'est surtout les vêtements féminins made in Syrie, comme la Abaya et les gandoura typiques, qui ont été proposés par quelques magasins à des prix très attractifs», nous a confié une cliente rencontrée dans une boutique de la rue Didouche Mourad où nous avons remarqué en effet qu'un article à 450 dinars l'unité est proposé à 360. Les robes ont connu également une baisse substantielle en passant de 300 à 240 dinars l'unité, alors qu'une gérante de magasin a assuré qu'il y a une grande demande sur ce genre de vêtements très prisés par les Constantinoises. Une autre cliente est plus nuancée : «Certes, a-t-elle reconnu, il y a des articles dont le prix a été abaissé, mais il y en a d'autres où il est resté le même». Sur les articles touchés par les rabais elle citera pêle-mêle les chaussures d'enfants, les pantalons et les survêtements ainsi que les ustensiles de cuisine où elle a jugé que les prix sont raisonnables. Elle a fait remarquer que les soldes favorisent dans une large mesure, les familles aux revenus faibles et qui ont une progéniture nombreuse. «On trouve de bonnes occasions, nous a confié enfin une demoiselle, surtout dans le rayon des articles féminins entrant dans la composition du trousseau de mariage. D'autres commerces installés rue Si El Haouès, une demi-douzaine environ, travaillant dans la chaussure et le textile de bonne qualité, offrent des remises allant jusqu'à mille dinars et plus par achat et tôt le matin, des clients s'engouffraient dans le magasin. Invité à donner son appréciation, M. Denni, chef de service de la qualité et de la répression des fraudes à la direction du commerce de la wilaya, a tenu d'abord à préciser que l'opération est ouverte pour une période de 6 semaines consécutives, du 15 janvier au 25 février prochain, sur proposition de la direction du commerce et des associations concernées. «Les soldes dans l'esprit de la loi qui les régissent, a-t-il souligné permettent au commerçant de détail d'écouler sur une période relativement courte des marchandises stockées ou touchées par la mévente en procédant à un rabais sur leurs prix». Il indique ensuite que, au cours des deux dernières années, les services de la direction ont enregistré une augmentation des demandes d'autorisation venant des commerçants qui souhaitent participer à l'opération. Le nombre des demandes est passé de 17 en 2009 à 28 en 2010 et pour l'année en cours il prévoit aussi une progression de la demande.